Le Gabon à la COP21
Le Gabon, 2e poumon vert de la planète, présente sa contribution à la COP21, la première contribution d'un pays africain, saluée dans le monde.
Le Gabon représenté à la COP21 par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, et le Ministre de l'Environnement, Flore Joséphine Mistoul.
COP21 : Ali Bongo expose la stratégie du Gabon pour limiter le réchauffement climatique
Le Président, Ali Bongo Ondimba, a présenté, lundi 30 novembre, le plan du Gabon pour limiter le réchauffement climatique global à deux degrés Celsius, à l’occasion de la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) qui se tiendra jusqu'au 11 décembre.
« Nous avons déjà commencé à ajuster notre stratégie et notre gouvernance économique afin de migrer vers un modèle de développement qui doit être aussi sobre en carbone, qu’efficace dans l’utilisation des ressources naturelles », a exposé Ali Bongo. Il a ajouté que le Gabon a décidé d’interdire le « torchage » des gaz issus de l’extraction pétrolière, en remplaçant progressivement les centrales à gasoil par des centrales à gaz. En 2025, le programme actuel de l’Etat gabonais est de de construire des barrages hydrauliques afin amener à un mix-énergétique de 80% d’hydroélectricité pour 20% de gaz.
Enfin, a indiqué Ali Bongo, pour maîtriser ses émissions de gaz à effet de serre, dans un pays dont le couvert forestier est de 88% et où l’agriculture n’est pas encore arrivée à maturité, le gouvernement gabonais a décidé d’agir sur la rationalisation de l’utilisation des terres. Ce Plan national d'affectation des terres, qui sera suivi par une station de réception d’images satellites, rassemble désormais les données indispensables à l’efficace répartition territoriale du tissu économique du pays.
Source : http://www.lenouveaugabon.com/
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Contribution du Gabon à la COP 21 : Déclaration de Laurent Fabius
Nous saluons la publication par le Gabon de sa contribution en vue de la COP21, la première contribution d’un pays africain.
Cette contribution fixe notamment un objectif de limitation de la croissance des émissions de gaz à effet de serre pour 2025 par rapport à leur niveau de 2010. Le Gabon s’engage ainsi à réduire d’au moins 50% ses émissions par rapport à l’évolution prévue en cas de politique inchangée.
Nous saluons par ailleurs le fait que cette contribution prévoit la possibilité de définir d’ici à la COP21 des objectifs additionnels pour 2030, voire 2050. Cette perspective de long terme est importante pour que la Conférence de Paris amorce une transition vers une économie mondiale sobre en carbone et plus résistante aux impacts du dérèglement climatique.
Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/
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COP 21 : l'Afrique au coeur des enjeux écologiques de demain
Le Gabon montre l'exemple
Premier pays à avoir publié sa contribution à la COP21, le Gabon a bien compris le potentiel de croissance d'une économie fondée sur des énergies propres. La contribution fixe notamment comme objectif de limiter la croissance des émissions de gaz à effet de serre pour 2025 par rapport à leur niveau de 2010. La présidence gabonaise s'engage ainsi à réduire d'au moins 50% ses émissions par rapport au niveau qui serait atteint sans changement de politique.
Plus ambitieux encore, la contribution gabonaise prévoit également la possibilité de définir des objectifs additionnels au-delà de l'horizon actuel : pour 2030, voire 2050. Une perspective de long terme, saluée par le ministère des Affaires étrangères français qui l'estime « importante pour que la Conférence de Paris amorce une transition vers une économie mondiale sobre en carbone et plus résistante aux impacts du dérèglement climatique ».
Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/4375-Afrique-Congo-Gabon-COP21
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COP 21 : Les pays en développement publient leur contribution nationale - La surprise gabonaise
Premier pays africain à afficher ses engagements climatiques, le Gabon a surpris tout le monde en publiant sa contribution le 31 mars. Celle-ci fixe un objectif de limitation de la croissance des émissions de gaz à effet de serre pour 2025 par rapport à leur niveau de 2010, ce qui revient à réduire d’au moins 50% ses émissions par rapport à l’évolution prévue en cas de politique inchangée. Une contribution qui devrait être enrichie d’ici la COP21 de décembre.
Le document est présenté par le gouvernement gabonais comme “une synthèse des ambitions et des politiques publiques du Gabon, qui au moment d’opérer un tournant dans son développement, fait le choix de s’engager résolument dans un développement durable, basé sur des émissions de GES maîtrisé”.
Parmi les principales mesures prises pour les maîtriser : la protection de la forêt, qui couvre 88% du pays et lui fait jouer un rôle de “puits de carbone” mais aussi la réduction du torchage (une technique fortement émettrice utilisée par l’industrie pétrolière), la mise en place d’un plan de développement industriel à faible intensité carbone, d’un mécanisme de marché, ou encore l’adoption prochaine d’un plan national d’affectation des terres. Le pays présente aussi sa stratégie d’adaptation du littoral, notamment pour la capitale, Libreville, particulièrement exposée à la montée des eaux.
Cependant, de nombreux pays africains, et plus généralement les pays en développement de par le monde, vont avoir des difficultés à présenter leur contribution par manque de moyens techniques, financiers et humains. Certains pays vont donc les y aider. En France, 3,5 millions d’euros ont été débloqué pour aider une vingtaine de pays (pour l’heure le Burkina Faso, la République démocratique du Congo ou les îles Fidji) via l’Agence française de développement et Expertise France, l’agence française d’expertise technique internationale. Une aide qu’il faudra poursuivre pour assurer la mise en œuvre technique et financière de ces politiques dans ces mêmes pays, les plus vulnérables au changement climatique.
Béatrice Héraud
Source: http://www.novethic.fr/
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Gabon : Le deuxième poumon de la planète peut-il encore être sauvé?
REPORTAGE La forêt gabonaise a échappé à la déforestation, alors qu'elle est exploitée depuis des dizaines d’années. Survivra-t-elle encore longtemps?
Leur pays est une forêt. Avec 87% de son territoire recouvert par l’immense forêt du bassin du Congo, le deuxième poumon de la planète après l’Amazonie, le Gabon fait figure d’exception parmi les pays exportateurs de bois: entre 2000 et 2010, le pays n’a perdu que 0,04% de forêts, quand le bassin amazonien ou l’Asie du Sud-est coupaient leurs arbres dix fois plus rapidement. Du 4 au 15 mai, le Gabon préside le forum des Nations unies sur les forêts, affirmant ainsi sa volonté de devenir un leader mondial sur le sujet.
Pourtant, en sortant de Libreville par les routes goudronnées, on voit pousser plus de maisons que d’arbres. «Une matinée où on ne travaille pas, ce sont deux chantiers qui poussent», soupire Anne-Marie Ndong Obiang, directrice du projet de l’Arboretum Raponda Walker. Dans cet échantillon de forêt préservée à quelques kilomètres au nord de Libreville, dix écogardes veillent chaque jour à ce qu’un mur ne soit pas érigé illicitement là où la forêt de la Mondah devrait reprendre ses droits.
Impossible de mettre la canopée sous cloche
«La déforestation est surtout un problème d’habitations, confirme Eric Arnhem, assistant technique chez Wildlife Conservation Society, une ONG américaine qui travaille main dans la main avec l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Le Gabon y a échappé car ce n’est pas un pays très peuplé.» Avec moins de 2 millions d’habitants et plus de 20 millions d’hectares de forêt, les arbres ont jusqu’à présent gagné.
Mais aujourd’hui, face à l’afflux de ruraux et d’immigrés autour des villes et à l’appétit de nombreux exploitants asiatiques pour les essences gabonaises, dont l’okoumé dont on fait le contreplaqué, les forêts ont besoin d’un coup de main. Impossible de mettre la canopée sous cloche: la filière forestière est le deuxième employeur du pays après l’Etat, représentant 28% de la population active et plus de 10% des exportations. «Nous ne pouvons pas faire autrement que d’avoir un impact sur la forêt, reconnaît Tanguy Gahouma-Bekale, conseiller du président Ali Bongo à la tête du Conseil national climat (CNC). Mais nous en assurons une exploitation maîtrisée.»
Le Gabon, un futur émergent vert?
Ainsi, en 2002, la création de treize parcs nationaux a permis de mettre 2,8 millions d’hectares de forêts à l’abri des tronçonneuses. Déjà doté d’un code forestier depuis 2007, le Gabon a interdit en 2010 l’exportation du bois en grumes, c’est-à-dire des troncs entiers, afin de rapatrier les activités de découpe du bois à plus haute valeur ajoutée. C’est maintenant un plan national d’affectation des terres qui va voir le jour pour réguler les conversions de terres forestières en cultures, en villes ou en scieries. «Nous ne voulons pas devenir des rentiers de la forêt. Nous sommes un pays en développement qui a la volonté de devenir un pays émergent», martèle Tanguy Gahouma-Bekale.
Une stratégie payante pour l’Etat, qui est aidé dans cette tâche par l’Agence française de développement (AFD) dont le bureau gabonais finance à hauteur de 10 millions d’euros un projet de modernisation et de régulation de l’économie forestière. Ce programme permettra par exemple d’améliorer les techniques de découpe des troncs pour réduire la quantité de déchets, énorme actuellement: environ 70% du bois d’un arbre coupé n’est pas exploité au Gabon, contre 10% en Europe. Reste à lutter contre l’exploitation illégale, un fléau selon Eric Arnhem: «Les espèces les plus rares font l’objet de trafics et certaines essences sont surexploitées», déplore-t-il, rappelant que la survie des 87.000 gorilles et 47.000 chimpanzés du Gabon dépend de la préservation des précieuses forêts.
Source : http://www.20minutes.fr/planete/1600859-20150504-gabon-deuxieme-poumon-planete-peut-encore-etre-sauve
Leur pays est une forêt. Avec 87% de son territoire recouvert par l’immense forêt du bassin du Congo, le deuxième poumon de la planète après l’Amazonie, le Gabon fait figure d’exception parmi les pays exportateurs de bois: entre 2000 et 2010, le pays n’a perdu que 0,04% de forêts, quand le bassin amazonien ou l’Asie du Sud-est coupaient leurs arbres dix fois plus rapidement. Du 4 au 15 mai, le Gabon préside le forum des Nations unies sur les forêts, affirmant ainsi sa volonté de devenir un leader mondial sur le sujet.
Pourtant, en sortant de Libreville par les routes goudronnées, on voit pousser plus de maisons que d’arbres. «Une matinée où on ne travaille pas, ce sont deux chantiers qui poussent», soupire Anne-Marie Ndong Obiang, directrice du projet de l’Arboretum Raponda Walker. Dans cet échantillon de forêt préservée à quelques kilomètres au nord de Libreville, dix écogardes veillent chaque jour à ce qu’un mur ne soit pas érigé illicitement là où la forêt de la Mondah devrait reprendre ses droits.